CARNETS D’ADLY RIZKALLAH - Avec Gordon Frazer, Claude Lafaye, Fernand Léger et Cézanne

Puis,
Je vois une beauté fauve. Par mon coeur je la vois...
Par mon corps je la vois, la dévoile
Vois ce que le faible coeur humain ne peut voir
Si j'avance le pied, je ne reviendrai plus jamais

Paris est un musée

Ma présence à Paris est un don du ciel, grâce auquel je pourrai m'imprégner de toute l'histoire de l'art. Paris est un musée de l'art, de la Renaissance à nos jours.
A tout seigneur tout honneur : le périple initiatique débutera par le Louvre. Je néglige l'aile égyptienne, bien agencée, considérant que les trésors que nous avons en Egypte me seront toujours accessibles, et suffiront à apaiser ma soif d'art égyptien.

Les grands maîtres

Léonard de Vinci et la Joconde. Des dizaines de touristes autour en permanence empêchent toute approche. Juste après, deux tableaux du même artiste, et sur l'un d'eux, le génie du dessin, un art qui dépasse de loin le banal intérêt touristique pour la Joconde.
David, dont l'emprise a contrarié durant des décennies la liberté des artistes de son pays. Poses figées, idéalisées, centaines d'heures perdues vainement sur la toile dans l'ornementation des vêtements de l'empereur... Un artiste que je n'ai jamais aimé.
Goya, un des plus grands. Plus tard, je verrai une exposition de centaines d’eaux-fortes organisés par la mairie de Paris : plat de résistance d’un grand artiste qui fut aussi un grand douloureux.
Rambrandt, mon premier amour. Un douzaine de tableaux, certains très petits.Je m'arrête devant le «Bœuf écorché». Pour moi, la première oeuvre expressionniste au monde, des siècles avant que les expressionnistes n'en fassent un de leurs thèmes préférés. Un des nombreux autoportraits de l'artiste : comparée aux toiles lisses, soigneusement vernies de l'époque, l'épaisse pâte colorée est stupéfiante d'audace.
Pourquoi es-tu si grand, au point de faire de l'ombre à Franz Hals lui-même, qui a le malheur d'être ton voisin au Louvre ? Quel est le secret de ta peinture ? Mes questions restent sans réponse... Tu es le seul pour qui je reviendrai souvent au Louvre, détournant à chaque fois mes yeux des autres, comme si je rendais visite à une maîtresse jalouse, qui se refusera à moi si elle me surprend en train de commettre le crime de regarder une autre. Je ne te visiterai plus Paris, sans un pèlerinage auprès de ma maîtresse, l'oeuvre de Rembrandt.
Ingres, l'élégance pure du dessinateur. Je revois encore les dos de tes nus, comme s'ils étaient sous mes yeux. Indicible jouissance... Rubens : femmes aux chairs abondantes, sur de grandes toiles encombrées de ) de personnages. AIIez savoir pourquoi je ne suis jamais tombé amoureux des oeuvres de ce peintre...
Contre les Académiques et leur vaine prétention à une objectivité fallacieuse, je ne cesserai de revendiquer le droit de préférer un art à un autre, un artiste à l'autre.

L’Orangeraie

Les grands impressionnistes et leurs oeuvres sont comme un jardin à la végétation luxuriante, où les couleurs bruissent, où les moments lumineux, dansent sur la toile. Un moment d'osmose avec la nature sans précédent dans l'histoire de l'art.
Le musée est situé au milieu des jardins des Tuileries: choix délibéré, clin d'oeil typiquement français ! Mais ces oeuvres sont maintenant au nouveau musée d'Orsay.
Il y a bien une école impressionniste, et pourtant, chaque impressionniste a son univers à lui, qui le distingue des autres.
Association d’idées : chaque pays arabe a son ou ses « impressionnistes », en Egypte, Youssef Kamel, El-Banany, ou X et Y…(ils sont toujours vivants, aussi tairai-je leurs noms). En fait, on leur accole cette étiquette parce qu’ils ont emprunté à certains tableaux parce ce qu’il ont emprunté à certains tableaux de Monet la technique des touches de couleur rapprochées, qu'ils appliquent consciencieusement, sans imagination et avec une maîtrise bien moindre. Ils peignent la campagne de notre pays, mais leurs oeuvres sont plus scolaires qu'impressionnistes.
Telles sont mes pensées tandis que je découvre l'impressionnisme à l'Orangeraie. Je secoue la tête pour les chasser de mon esprit, et savourer Pissaro, Sisley, Signac, Manet, Monet, Renoir : toute la famille est réunie côte à côte, conversant, jouant avec la couleur et la lumière dans une grande volupté, dans un des moments les plus riches, en quantité et en qualité, de l'histoire de l'art.
Renoir m'étonne avec ses femmes bien en chair qui célèbrent la beauté féminine et la splendeur de la peau : un hymne à la lumière corporelle et à la volupté de la chair.
Pourquoi suis-je séduit par ton art et amoureux de tes femmes, et pas de celles de Ruben ?

L'exposition Van Gogh

Cet artiste nous distille un chant sanglant, avec ferveur et passion jusqu'à la folie et la mort. Une grande exposition.
-Van Gogh aime Rembrandt, dis-je à mon ami Labbad, qui m'accompagne.
-Prouve-le moi, me répond-il en montrant les toiles.
Je ne peux lui répondre avec des mots, mais je sens que j'ai raison. Plus tard, en lisant ensemble le "petit journal" de l'exposition, nous tombons sur un article qui évoque l'admiration particulière de Van Gogh pour Rembrandt.
Non possession. Désir total. Ame impétueuse et déchaînée. Innocence farouchement hostile à toute impureté. Passion du beau, haine du laid. Voilà un peu ce qu'était Van Gogh, mais il est tellement plus que tous les mots par lesquels on veut le cerner. Indigence, grossièreté, avidité...bêtise et futilité entourent l'artiste de toutes parts. On le dit fou, au mieux stupide, alors qu'il est le plus sensé de tous. La trivialité est leur quotidien, lui chante la beauté. Ils se sont moqués de lui, ils ont maudit ce prophète, qui a laissé un message. A qui veut bien l’entendre.
Heureux Van Gogh ! Tes tableaux sont toujours vivants, le les revois avec un bonheur toujours égal.
Un dernier mot. Je sais qu’on t’assassine une deuxième fois en transformant trivialement tes tableaux en prix astronomiques, en centaines de faux millions de leurs billets colorés. Je t'aime. Et je hais le dieu mensonger de l'argent.

Gordon Frazer

J'ai fait la connaissance du peintre Saint-Marc à Mondoubleau. II a aimé les collages dont je vous ai parlé plus haut, et m'a conseillé de montrer mes oeuvres à Gordon Frazer, l'éditeur anglais qui le publie et le fait vivre. A Paris, j'ai vu sa représentante Jacqueline Quesnel, et par son intermédiaire, j'ai rencontré Frazer, qui a choisi parmi mes oeuvres six dessins en couleur. Lorsque nous avons reçu le chèque libellé en livres sterling, ma femme et moi avons dansé de joie à la station de métro où nous nous trouvions.
C'était notre première vraie affaire en Europe : la première qui dépasse le stade de l'artisanat. Nous avions percé sur le marché occidental !
Quelques mois et quelques rencontres plus tard, Gordon Frazer me dit :
-Pourquoi ne peindriez-vous pas des oeuvres plus commerciales ? Je diffuse dans toute l'Europe, plus l'Australie et l'Amérique du Nord. Votre travail est trop artistique, et je ne peux tirer vos cartes qu’à vingt mille exemplaires. Faites quelque chose de plus commercial, je vous diffuserai davantage, et vous vous y retrouverez.
-Je ne veux pas, dis-je simplement. Je suis occupé par mes aquarelles et je ne veux pas les pervertir en flattant le goût commercial.
Il n’en revient pas : quelqu'un qui ne veut pas gagner plus d’argent ! Sa curiosité piquée, il propose :
-Montrez-moi donc ce soir ces oeuvres qui vous empêchent d’essayer de gagner de l'argent.
Ce soir-là, il a vu deux aquarelles, puis s'est levé en disant:
-J’en ai assez vu. Je vous invite à Bedford, votre femme et vous. J’ai là-bas mes propriétés et mes collections, et un endroit où recevoir les artistes. J’aime votre travail, et je veux le contempler à mon aise.
Il nous a envoyé les billets pour le voyage. Je l’ai fait avec mon amie
Béatrice Boctor, ma femme étant retenue par son travail à Paris, où elle partageait avec moi, et je lui en sais gré, les servitudes et les responsabilités de l'art.
Pendant le dîner, Gordon Frazer a raconté son histoire ; c'était semble-t-il un des buts de son invitation. Au début du siècle, il avait été lié au grand poète T.S. Eliot, qui était aussi critique et propriétaire d'une galerie d'art. Gordon Frazer était alors un jeune homme. Tout d'un coup, il fit une pause, puis tressaillit et dit d'une voix émue :
-A l'époque, je possédais ce que je vois là dans vos yeux, ami égyptien : la passion de l'art. Aujourd'hui, j'ai plus de millions que vous n'en pouvez imaginer, mais rien de tout cela ne me permettra de retrouver ce que je vois en vous, Rizkallah... Ce soir, je vais acheter vos tableaux, vous qui ne possédez que cette flamme que je vois brûler dans vos yeux. Je vous les achèterai pour une bouchée de pain, car je sais que vous avez soif d'être un artiste, et que vous ne le deviendrez qu'en vendant vos tableaux...
Il a choisi dix-huit aquarelles et a fixé son prix : trente-cinq livre sterling pièce.
-Vos tableaux vont disparaître dans mes réserves, et dans vingt ans., vous verrez le prix qu'ils vaudront ! a-t-il dit en riant. Allez, enfermez-vous chez vous et peignez, peignez. Et dorénavant, plus de cartes postales ! Vous êtes un artiste !
Puis il m'a montré ses réserves de tableaux. Il avait acheté une série de gravures de Picasso au début du siècle pour cinq livres sterling. Il avait des sculptures de Maillol. Il avait aussi toutes les oeuvre d’un sculpteur anglais, Joda je crois, et était en train de publier un livre sur lui. Curieusement, au moment où j'écris ces lignes, vingt ans juste ont passé depuis cette rencontre. Il y a dix ans, j'ai lu que Frazer était mort dans un accident de voiture. Sa fortune est passée à son fils, que n'ai pas encore. rencontré...

Avec Claude Lafaye

J’ai découvert à Paris qu’il existe quelque chose qu’on appelle le métier d’artiste peintre. Cela consiste à exercer la peinture de manière permanente, et à être traité par les autres en tant qu’artiste : kes gens viennent chez vous pour voir vos tableaux (pas pour regarder la télé !) ; ils leur plaisent ou pas ; si oui et s'ils ont les moyens, ils achètent; si ça ne leur plaît pas ou s'ils n'ont pas les moyens, ils vous remercient, vous demandent ce qu'il y a de nouveau et sont heureux de le voir. Depuis que la barrière qui occultait mon travail a disparu, je me sens en accord avec moi-même ; les tableaux se succèdent, et avec eux le public.
Claude Lafaye, un Français d'une quarantaine d'années à l'époque, est une personnalité très particulière, comme on en rencontre parfois dans la société occidentale. C'est un passionné d'art, de peinture et de sculpture en particulier. Il travaille dans le cinéma, dans la partie administrative. Il fait aussi de la critique ; lorsqu'il apprécie une oeuvre, il écrit sur elle et la défend, sans autre mobile que l'amour de l'art. Il voulait venir nous voir depuis qu'il a entendu ma femme dire que son époux est un artiste.
-Quelle maturité, dit-il après avoir vu mes oeuvres. Vous n'êtes pas le débutant que je m'attendais à rencontrer. Tombé amoureux de mon travail, il veut faire partager son plaisir : il ne se passe pas un week-end sans qu'il ne nous amène quelques amis ou amies, leur montrant mon travail comme s'il en était l'auteur, s'enquérant des nouveautés avec un intérêt amical.
-J'ai de bonnes nouvelles, m'annonce-t-il un jour. Puis, prenant une pose théâtrale comme il les aime :
-Nous allons exposer tes ouvres, te lancer dans les milieux artistiques. Marianne Clouzot va te présenter à des amis dans une exposition privée.
Le nom de Clouzot ne m'est pas étranger : c'est celui du réalisateur d'un des célèbres films sur Picasso.
-Est-ce une parente du réalisateur?
-Ils sont cousins.
Cela me rassure quelque peu, mais après le départ de Claude, je commence à hésiter, à me poser des tas de questions... Je me mets au travail, mais je n'arrive pas à me fixer une date pour l'exposition. Malgré les encouragements, malgré Gordon Frazer et les quelques autres qui m'ont acheté, je suis plein d'appréhension.
Le coeur tergiverse, mais pas la raison. Les choses allaient prendre une tournure ridicule ; comme s'il devinait mes affres, Claude prend les devants. Un beau jour, le téléphone sonne.
-Tel jour, à telle heure, c'est le vernissage. Les invitations sont sous presse.
Je le remercie poliment. Je travaille d'arrache-pied, rassemble les tableaux, les encadre... Enfin, tout est prêt.
La veille de l'exposition, mon amie Nicole vient nous voir. Dans des sanglots amers, j'accuse ma femme et mon amie d'avoir tout manigancé. J'ai la sensation physique d'avoir été violé. Elles tentent vainement de me calmer.
Le lendemain. le vernissage. Le public heureux, les ventes...
J’assiste à tout cela, mi-heureux et grisé, mi-absent...
Pendant le repas, les amis se sont réunis, et le plus en verve est Claude Lafaye. Il est le géniteur, et moi comme la jeune mariée qui aurait accouché d'un art.
Claude applaudit et improvise un petit discours à sa façon théâtraIe : - Cette nuit, un peintre est né à Paris. Tu peux vivre de l'art dans la capitale, mon ami.
Puis avec orgueil :
-Ce soir, AdIy a vendu neuf tableaux. Je les ai comptés avant de quitter la salle. Et s'il a vendu pendant le vernissage, c'est qu'il vendra les jours suivants. Et s'il vend pendant l'exposition, il vendra toute l’année.
Tous les regards se sont maintenant tournés vers lui.
-Chaque tableau acheté est vu par vingt personnes. Sur ces vingt, il y en a au moins une qui va l'aimer, demander combien il vaut. A partir de ce soir, ton travail a un prix.
Il conclut sur la façon d'augmenter le prix de la peinture chaque année :
-Celui qui achète un de tes tableaux ne doit pas perdre d'argent. –
-Que veux-tu dire?
-S'il avait mis son argent à la banque, il lui aurait rapporté tant d’intérêts. Le prix de la peinture doit augmenter chaque année de façon à dépasser le rapport de la banque. Logique non ?
J’ai bien écouté et j’ai retenu la leçon.

Avec Fernand Léger

La première rétrospective organisée depuis mon installation à Paris est consacrée à Fernand Léger, au Grand Palais.
Je suis sidéré. Je connaissais l’œuvre de Léger que par les livres, mais livres sont trompeurs - c'est la leçon que je retiendrai de cette exposition. Je savais de Léger qu'il était de ceux qui ont introduit les formes géométriques dans la peinture après la révolution industrieIIe des XIXème et XXème siècles. Certes, mais ce que je vois devant moi maintenant est autrement plus grandiose. Organisation, point de vue, succession savamment étudiée ; chaque salle a un but, chaque ensemble conduit au suivant. Le souffle coupé, je vais d'un tableau à l’autre, d'une salle à l'autre, avant de m'arrêter sur un groupe d’œuvres au crayon, réunies dans un petit coin intime, comme construit exprès pour les accueillir. Un moment de repos pour trouver un siège qui semble m'attendre - ils savent que le visiteur va s'arrêter là ou bien ils le veulent. Ils honorent ces petites oeuvres à leur manière ; cet ensemble est sur un pied d'égalité avec les oeuvres de Paul Klee, qui se distinguent par leur finesse et leur souffle poétique. Je découvre un nouveau Léger, et j'apprends qu'exposer ne signifie pas accrocher des tableaux les uns à côté des autres. J'aime, j’apprends, et je regrette.

Avec Cézanne

Au Grand Palais encore : "Les dix dernières années de Césanne ». Chaque année, les Français montent une grande exposition qu'ils préparent des années durant : une étude presque exhaustive, qu'accompagne un "catalogue", qui est en fait un véritable ouvrage de référence.
Cette exposition m'a pris tout mon temps pendant près de quarante jours. J'allais la visiter au moins deux fois par semaine, communiquant avec ces oeuvres de Cézanne que l'histoire a fait et fera encore longtemps.
Les débuts de Cézanne ne laissaient pas présager en lui un grand artiste mais les dix dernières années de sa vie furent le produit d'un travail acharné, d'un artiste consommé, qui avait passé sa vie errant entre Paris et ailleurs. Son père, en bon bourgeois, avait essayé plusieurs fois de le détourner de la voie artistique, en vain. Cézanne a grand ouvert la porte de l’art moderne. Les coups de pinceau de l’artiste se sont affranchis de la sujétion à l’illustration, et « l’anecdote » a été bannie, et ce fut le fait de Cézanne. Il a peint le paysage naturel et la montagne qu’il voyait de la fenêtre de son atelier, mais pour la première fois dans l'histoire, chacun de ses coups de pinceau sur toile parle pour lui-même, n'est plus esclave de l’illusion.
L'art est une expression "dans" et non "de", la toile ondoie avec les touches qui chantent ensemble. Certes, le paysage est toujours là dans le tableau, mais il a changé de nature : la montagne, l'arbre, le ciel ne sont plus montagne, arbre, ciel, quoiqu'ils soient là, devant l’œil et sur la toile.
Dépouillement complet, sans défaut, sans superflu, mais des touches qui n'existent qu'en elles-mêmes, chaque touche en soi, puis toutes ensemble, dans un dialogue pictural. N'est-ce pas le vrai début de l'affranchissement de l'art de l'illustration, et de tout objectif autre que la peinture en soi ?
Le bonheur du spectateur est le but ; telle est la peinture moderne. Bonheur conquis par l'artiste "libre", liberté totale quand de ses pinceaux il fait l'amour avec la toile, bonheur conquis par le spectateur qui sait regarder le tableau, dans sa globalité et dans ses détails. Le tableau n'est plus une histoire que voudrait raconter l'artiste, sur ordre du palais, de l'église ou du parti, ou de n'importe quelle autorité. La peinture est devenue peinture, le tableau est devenu tableau. L'artiste est libre. L'art, c'est donc la liberté.
Qui peut rétablir dans son droit cet artiste à qui l'on a refusé des années durant d'exposer au Salon de Paris - près de vingt ans, si j’ai bonne mémoire -, excepté l'année où le commissaire de l'exposition était un de ses admirateurs ? N'est-il pas de notre devoir à tous de commémorer celui qui a ouvert toute grande la porte à un art nouveau car il a libéré pour nous le coup de pinceau, et par là même le tableau, l'artiste et le récepteur. L'artiste n'a plus à courtiser un quelconque paternalisme qui voudrait qu'il fasse ce qui le satisfait. Même si tout cela n'arrive pas aussi simplement qu'avec les mots que j'écris. L'histoire est pleine de luttes. Beaucoup d'artistes ont payé de le sang même le prix de leur liberté.
Heureux Cézanne, le premier à nous avoir ouvert la porte !

Un jour, j’ai dit à mon ami le politicien
Peux-tu marcher à côté de moi ?
Pas devant, ni derrière
Car si tu es devant moi, tu es une catastrophe,
Et si je suis devant, c’est moi la catastropphe
Il n’a pas compris.
J’ai continué :
Si tu es devant moi, mon art sera l’esclave de la politique, et il sera perdu
Si tu es derrière moi, l’artiste te perdra pour la politique
A chacun son chemin, même si le but est un.

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