A PROPOS DE L'ARTISTE

SES DEBUTS


Rizkallah s’est consacré aux aquarelles depuis le début d’une carrière où sa propre philosophie dans la vie et dans l’art a toujours prédominé. La subtilité et l’ardeur de ses «Aquarelles Sculpturales », mais aussi sa clairvoyance en font un grand créateur actuel.
Il est le premier peintre égyptien à vivre de sa peinture. Rizkallah arrive en France en 1971 avec 100 francs en poche, mais réussit assez rapidement grâce à son talent et son savoir-faire à se faire une réputation d’aquarelliste original, d’homme au caractère et au style remarquables. Claude La Faye écrit à propos de sa rencontre avec lui pendant les années soixante-dix à Paris : « Et je me trouve en présence non de tableaux mais d’une œuvre. De quelque chose qui échappe à la critique, à la raison. »

SA TECHNIQUE

Le mariage entre les formes géométriques et les masses organiques de Rizkallah, révèle la modernité d’un peintre nourri de classicisme dans une ère technologique. Rizkallah est réputé pour sa technique d’aquarelle personnalisée, fruit d’un cheminement de 35 ans. Sa palette de couleurs magiques, ses formes sculpturales, et la transparence de ses couleurs les plus sombres, sont parmi les traits qui caractérisent sa peinture.

Grâce aux découvertes avant-gardistes de Rizkallah, les techniques d’aquarelles ont subi une évolution considérable. L’usage novateur des aquarelles, la diversité des tailles de ses tableaux, ses recherches tenaces de techniques, ses compositions audacieuses (structures, formes), sont les caractéristiques de son art. De nombreux peintres de différents pays séduits par son univers artistique ont assisté à ses cours où il enseigne la technique picturale.

Le papier « 100% coton » utilisé par Rizkallah est d’importance majeure pour ses recherches. Les grains de papier, sa texture, sa surface, et son épaisseur ont une influence considérable dans les compositions du peintre. Son travail fait appel non seulement a l’avancée de la civilisation humaine grâce au papier, mais aussi a deux grandes civilisations : l’occidentale et l’orientale que Rizkallah a pu assimiler et dont il s’est imprégné.

SON ART

Rizkallah considère son art comme la continuation de l’art de la première moitié du vingtième siècle et a fait le choix de méconnaître la deuxième moitié du siècle. L’aquarelliste a choisi de ne pas suivre une tradition ou une école d’art en particulier. Cependant, le peintre reste ouvert aux influences des lois de l’art abstrait, du cubisme et de l’art lyrique. « En effet, son œuvre n’est marquée par aucune tradition picturale, ni européenne ni orientale. Il n’y a pas le plus petit fragment du moindre dessin, la moindre nuance de couleur, le moindre équilibre dans les formes qui puisse se rapporter à une ‘école’ que se soit » écrivait Claude La Faye.

SES THEMES

Les tableaux de Rizkallah tournent autour de plusieurs thèmes : les Testaments de Rages, Fleurs Vivifiantes, Cristallisations, Aquarelles Sculpturales, Femmes de Haute Egypte, Femme Temple, Pyramide, et Dandana. Rizkallah fait appel à ces différents sujets selon les périodes de son travail. Des formes hybrides y naissent, produit d’un mariage entre plusieurs thèmes comme celui des « Fleurs Vivifiantes » et « Cristallisations ». Parmi ses oeuvres, une collection est un hommage à Shadi Abd El Salam,une autre à Edwar al Kharrat et une troisième à Salah Abd El Sabour.


GROS PLAN SUR « CRISTALLISATIONS 2006 »

Dans les dernières collections de Rizkallah et notamment «Cristallisations 2006 », l’espace occupé par le blanc se réduit discrètement et crée un univers mystique et surréaliste. Ce silence méditatif, fréquent dans ses œuvres précédentes, s’estompe en faveur d’un cycle de formes et de couleurs. Des formes gracieuses dansent et créent des mélodies sacrées jouées par l’enfant innocent mais seul que Rizkallah a pu nourrir à l’intérieur de lui et qui s’exprime avec liberté et générosité pour nous enchanter par la beauté du rêve.

RIZKALLAH ET LA LITTERATURE

Rizkallah s’est exprimé à travers d’autres moyens que son pinceau. Il a rédigé une autobiographie, dont le premier volume a été publié en 1999 et le deuxième en 2005. Il a également rédigé une série d’articles sur l’histoire de l’art et l’esthétique. On a souvent fait le lien entre ses aquarelles et d’autres formes d’arts comme la musique, la littérature, et l’architecture aussi. Ses aquarelles semblent être une source d’inspiration pour d’autres artistes. Des poètes comme Abd el Munim Ramadan, Walid Munir, et Amgad Rayan ont écrit en s’inspirant des tableaux de Rizkallah (l’étude réalisée par Maggie Awadalla est une référence à ce sujet). Le poète Edwar al Kharrat dans son livre de poésie « 7 interprétations et 7 tableaux » ainsi que Badr al Deeb dans « Al Ghabghab » ont interprété les oeuvres du peintre. On peut donc parler d’une poésie qui s’inspire des aquarelles de Rizkallah et les interprète tout en dialoguant avec elles.