Extraits
Le style de Adli Rizkallah se définit par une spontanéité que traduit la fraîcheur des couleurs, douces et aériennes doublées d’un sens profond de l’équilibre et de la construction. La nature qu’il écoute en musicien, la lumière dont il étudie les variations, il les inscrit en mélodies fluides sur une architecture solide et minutieusement travaillée. Tout est ordre et harmonie dans ses contemplations exemptes d’épanchements comme d’hermétisme. Les images de la nature s’y profilent, présentes et suggérées. Ce peintre égyptien n’est à ranger ni parmi les abstraits ni parmi les figuratifs. Sans doute faut-il chercher le secret de son originalité dans un mariage entre deux mondes, deux philosophies : la spiritualité orientale et la science moderne.
Radhia Hanachi, Jeune Afrique
Cet artiste égyptien, d’une très grande sensibilité, est avant tout aquarelliste. Il transpose tout ce qui l’entoure en un univers poétique dont les contours sont à peine esquissés ; habillée de teintes fraîches, la fluidité est poussée à l’extrême. Un léger réseau de traits parallèles tisse une armature arachnéenne autour de formes dont la couleur s’établit en dégradés subtils. Paysages imaginaires, personnages d’un autre monde, animaux de rêve, tout paraît chez Rizkallah d’une fantaisie et d’une légèreté telle, que même la pointe du pinceau ne repose plus sur la réalité.
Lucette Schouler, Carrefour
Rizkallah est un peintre égyptien, abstrait et malgré lui, toutes ses admirables aquarelles dénoncent ses origines. Ce sont des poussières de sable, légèrement coloriées qui s’étagent, s’affrontent, se métamorphosent sous une lumière constante, sans ombre, en oiseau étrange, personnage fantomatique aux ailes irisées de papillon. Tout cela le plus librement du monde, ce qui témoigne de la maîtrise absolue de ce si pur, subtil, indicible artiste.
H.H., amateur d’art
Adli Rizkallah est un peintre égyptien habitant maintenant à Paris. Mais ses yeux, ses œuvres, ses aquarelles demeurent encore merveilleusement imprégnés de l’immense lumière, planant, souveraine…C’est le Dieu du soleil qu’il évoque, mais à l’éclat tamisé à force de violence sur les bords du Nil toutes couleurs vives, toutes lignes trop fermes sont estompées, bues par l’avidité incessantes du feu céleste. Il en résulte des œuvres d’une délicatesse infinie de tons, des traits, des masses très irréelles qui sans cesse évoluent, s’engendrent l’une l’autre, et les fameuses pyramides surgissent, s’imposent, s’associent de façon toute naturelle dans le paysage de rêve. Rien en effet dans cet art, d’une si subtile sensibilité n’apparaît voulu, tant la maîtrise du dessinateur est extrème.
Cette exposition demeure une révélation, le premier signe d’un nouvel art égyptien, très personnel, à l’opposé des statues antiques aux lourdeurs oppressives, fait d’aériennetés indicibles, miraculeuses.
H.Hérault, Le journal des Galeries
On le dirait musicien, héritier à sa façon, de ceux-là qu’on désigne dans l’histoire de la peinture sous le vocable de « musicalistes ». Les biens qu’il emprunte à la musique, c’est la fluidité qui distingue son travail, la transparence des aboutissements, on pourrait dire leur cristallisation, une pudeur visible trop dire, par quoi est incité l’invisible. Oui, tout l’art de ce peintre est au point de rencontre de cette tentation de cristallisation, qui ne saurait éviter un effet si peu que ce soit rigide, et de cette sensibilité à l’incitation qui suppose une grande disponibilité intérieure.
Salah Stetie
Le meilleur de lui-même, il le vivra à travers l’art. Et depuis 1971, il s’est rattrapé d’une manière surprenante. Ces deux dernières années, il a peint plus de 110 aquarelles. On lui reproche d’en faire trop, il rétorque en riant : « Aujourd’hui la peinture est pour moi une source intarissable. J’en rêve la nuit et le vois une multitude de peintures achevées. ».
D’ailleurs, Adli Rizkallah a appris, au fil des ans, à suivre une discipline de fer. Il a une maison près d’Alexandrie à King Mariout où il peint pendant une dizaine de jours. Il revient au Caire pour retrouver sa famille et ses amis le temps d’une semaine. Pour repartir à nouveau. Et ainsi de suite. Sans doute est-ce sa manière à lui de vivre le plus pleinement possible. Et avec le temps, il s’est détaché de tout ce qui n’est pas essentiel pour lui.
Avec cette liberté intérieure, il peut même casser ses habitudes de travail. Ne plus travailler pour un moment. Et c’est ainsi que de temps en temps, il choisit de prendre des charges qui lui permettent de rompre avec ce qu’il a maîtrisé. Il a l’habitude de dire qu’il aime s’arrêter de faire une chose lorsqu’il a encore du plaisir. « Lorsque je travaille sur un thème et que je suis en train de suivre ses multiples variations, je m’arrête un peu avant la fin. ». C’est sa façon de mûrir. Est-ce pour cela qu’il retourne ) Paris en tant que directeur du Centre Culturel Egyptien pour se régénérer, s’occuper d’autres artistes et vivre de nouvelles rencontres ? Il ne sera que plus heureux par la suite de retrouver ses aquarelles, mais s’en sépare-t-il vraiment ?
Soheir Fahmi, Al Ahram Hebdo
Du 17 novembre au 31 décembre, Adly Rizkallah a exposé ses œuvres au Centre Culturel d’Egypte à Paris. Le soir où devant une assemblée nombreuse d’égyptiens et de français, il nous évoqua son parcours artistique, Paris embrumé de sa fine pluie hivernale s’allume progressivement sous ses mots, des couleurs fortes et douces de l’aquarelle.
L’adolescent de Haute Egypte qui rêvait devant le portail des Beaux Art du Caire, puis l’étudiant acharné, discipliné, le jeune peintre en proie au doute dans la capitale française, puis l’artiste assistant, connu malgré lui, à l’éclosion de ce qui devait devenir son langage unique, tous ces personnages qui continuent encore aujourd’hui d’habiter Adly Rizkallah étaient là.
Le public parisien a pu découvrir grâce à cette exposition les merveilleuses possibilités de l’aquarelle qu’une pensée trop souvent embastillée dans le préjugé méconnaît, ce public surpris et séduit n’oubli plus le nom de Adly Rizkallah. Celui-ci a magistralement démontré une fois de plus que la technique de l’aquarelle n’a rien à envier pour la richesse et les nuances de l’expression aux autres techniques picturales. Trop ignoré hors de nos frontières, la peinture égyptienne s’est donnée là l’occasion de recevoir l’hommage des habitants de la ville des lumières.
Pendant un mois et demi, ce furent les murs du Centre Culturel Egyptien qui donnèrent à Paris un peu de lumière inédite, une émotion secrète que les parisiens venus là parfois par hasard remportaient dans leurs rues, sous leurs toits d’ardoise beu-noir, avec le sentiment d’une parcelle d’essentiel retrouvé.
Névine Amine-Saleh
Radhia Hanachi, Jeune Afrique
Cet artiste égyptien, d’une très grande sensibilité, est avant tout aquarelliste. Il transpose tout ce qui l’entoure en un univers poétique dont les contours sont à peine esquissés ; habillée de teintes fraîches, la fluidité est poussée à l’extrême. Un léger réseau de traits parallèles tisse une armature arachnéenne autour de formes dont la couleur s’établit en dégradés subtils. Paysages imaginaires, personnages d’un autre monde, animaux de rêve, tout paraît chez Rizkallah d’une fantaisie et d’une légèreté telle, que même la pointe du pinceau ne repose plus sur la réalité.
Lucette Schouler, Carrefour
Rizkallah est un peintre égyptien, abstrait et malgré lui, toutes ses admirables aquarelles dénoncent ses origines. Ce sont des poussières de sable, légèrement coloriées qui s’étagent, s’affrontent, se métamorphosent sous une lumière constante, sans ombre, en oiseau étrange, personnage fantomatique aux ailes irisées de papillon. Tout cela le plus librement du monde, ce qui témoigne de la maîtrise absolue de ce si pur, subtil, indicible artiste.
H.H., amateur d’art
Adli Rizkallah est un peintre égyptien habitant maintenant à Paris. Mais ses yeux, ses œuvres, ses aquarelles demeurent encore merveilleusement imprégnés de l’immense lumière, planant, souveraine…C’est le Dieu du soleil qu’il évoque, mais à l’éclat tamisé à force de violence sur les bords du Nil toutes couleurs vives, toutes lignes trop fermes sont estompées, bues par l’avidité incessantes du feu céleste. Il en résulte des œuvres d’une délicatesse infinie de tons, des traits, des masses très irréelles qui sans cesse évoluent, s’engendrent l’une l’autre, et les fameuses pyramides surgissent, s’imposent, s’associent de façon toute naturelle dans le paysage de rêve. Rien en effet dans cet art, d’une si subtile sensibilité n’apparaît voulu, tant la maîtrise du dessinateur est extrème.
Cette exposition demeure une révélation, le premier signe d’un nouvel art égyptien, très personnel, à l’opposé des statues antiques aux lourdeurs oppressives, fait d’aériennetés indicibles, miraculeuses.
H.Hérault, Le journal des Galeries
On le dirait musicien, héritier à sa façon, de ceux-là qu’on désigne dans l’histoire de la peinture sous le vocable de « musicalistes ». Les biens qu’il emprunte à la musique, c’est la fluidité qui distingue son travail, la transparence des aboutissements, on pourrait dire leur cristallisation, une pudeur visible trop dire, par quoi est incité l’invisible. Oui, tout l’art de ce peintre est au point de rencontre de cette tentation de cristallisation, qui ne saurait éviter un effet si peu que ce soit rigide, et de cette sensibilité à l’incitation qui suppose une grande disponibilité intérieure.
Salah Stetie
Le meilleur de lui-même, il le vivra à travers l’art. Et depuis 1971, il s’est rattrapé d’une manière surprenante. Ces deux dernières années, il a peint plus de 110 aquarelles. On lui reproche d’en faire trop, il rétorque en riant : « Aujourd’hui la peinture est pour moi une source intarissable. J’en rêve la nuit et le vois une multitude de peintures achevées. ».
D’ailleurs, Adli Rizkallah a appris, au fil des ans, à suivre une discipline de fer. Il a une maison près d’Alexandrie à King Mariout où il peint pendant une dizaine de jours. Il revient au Caire pour retrouver sa famille et ses amis le temps d’une semaine. Pour repartir à nouveau. Et ainsi de suite. Sans doute est-ce sa manière à lui de vivre le plus pleinement possible. Et avec le temps, il s’est détaché de tout ce qui n’est pas essentiel pour lui.
Avec cette liberté intérieure, il peut même casser ses habitudes de travail. Ne plus travailler pour un moment. Et c’est ainsi que de temps en temps, il choisit de prendre des charges qui lui permettent de rompre avec ce qu’il a maîtrisé. Il a l’habitude de dire qu’il aime s’arrêter de faire une chose lorsqu’il a encore du plaisir. « Lorsque je travaille sur un thème et que je suis en train de suivre ses multiples variations, je m’arrête un peu avant la fin. ». C’est sa façon de mûrir. Est-ce pour cela qu’il retourne ) Paris en tant que directeur du Centre Culturel Egyptien pour se régénérer, s’occuper d’autres artistes et vivre de nouvelles rencontres ? Il ne sera que plus heureux par la suite de retrouver ses aquarelles, mais s’en sépare-t-il vraiment ?
Soheir Fahmi, Al Ahram Hebdo
Du 17 novembre au 31 décembre, Adly Rizkallah a exposé ses œuvres au Centre Culturel d’Egypte à Paris. Le soir où devant une assemblée nombreuse d’égyptiens et de français, il nous évoqua son parcours artistique, Paris embrumé de sa fine pluie hivernale s’allume progressivement sous ses mots, des couleurs fortes et douces de l’aquarelle.
L’adolescent de Haute Egypte qui rêvait devant le portail des Beaux Art du Caire, puis l’étudiant acharné, discipliné, le jeune peintre en proie au doute dans la capitale française, puis l’artiste assistant, connu malgré lui, à l’éclosion de ce qui devait devenir son langage unique, tous ces personnages qui continuent encore aujourd’hui d’habiter Adly Rizkallah étaient là.
Le public parisien a pu découvrir grâce à cette exposition les merveilleuses possibilités de l’aquarelle qu’une pensée trop souvent embastillée dans le préjugé méconnaît, ce public surpris et séduit n’oubli plus le nom de Adly Rizkallah. Celui-ci a magistralement démontré une fois de plus que la technique de l’aquarelle n’a rien à envier pour la richesse et les nuances de l’expression aux autres techniques picturales. Trop ignoré hors de nos frontières, la peinture égyptienne s’est donnée là l’occasion de recevoir l’hommage des habitants de la ville des lumières.
Pendant un mois et demi, ce furent les murs du Centre Culturel Egyptien qui donnèrent à Paris un peu de lumière inédite, une émotion secrète que les parisiens venus là parfois par hasard remportaient dans leurs rues, sous leurs toits d’ardoise beu-noir, avec le sentiment d’une parcelle d’essentiel retrouvé.
Névine Amine-Saleh